A mon amour de frère, Peïo, que je chérirai pour
l'éternité...
Vous qui lirez ces lignes aurez en tête l'athlète, mais pour moi
c'était avant tout mon frère, mon meilleur ami, mon compagnon de galère et mon
confident.
Celui qui partageait mes plus grands bonheurs et mes déceptions est parti. Aujourd'hui,
il me reste de Peïo l'image de l'athlète certes, mais avant tout le souvenir d'un homme
de 18 ans à peine mais déjà grand par l'esprit, la pertinence de ses propos et
l'ouverture d'esprit.
Pelo était un homme de goût, raffiné, gourmet, élégant et cultivé. Passionné
d'économie, intrigué par la politique, il ne finissait pas ses repas pour ne pas risquer
de rater les informations de 20 heures, écoutait Europe 1... Il y avait aussi la musique,
dont les rythmes parvenaient jusque dans ma chambre et que je n'entendrai plus.
J'ai le regret de n'avoir pu être plus souvent là lors de ses triathlons, car le peu de
fois où je l'ai accompagné (avec mon père), je l'ai toujours trouvé majestueux,
courageux, et magnifique. Tout ça c'était grâce à la générosité de mon père qui
s'est toujours défoncé pour apprendre toujours plus, pour être là quand Peïo en avait
besoin, pour l'encourager, le soutenir... Bien sûr Peïo le lui rendait au centuple, en
s'améliorant toujours pas à pas! Mon frère et mon père étaient un couple soudé,
complice et complémentaire. Vous savez c'était un de ces couples comme on en connaît
plusieurs dans la sphère du sport de haut niveau. Papa connaissait la course à pied (il
a été coureur de 1500 m) et le cyclisme, il avait horreur de la natation, mais à force
de persévérance il avait réussi à acquérir les connaissances nécessaires pour
analyser les nages de Peïo et définir ainsi ses programmes. Mon père, c'est ça: s'il a
décidé de faire quelque chose, il fera tout ce qu'il faut pour le réussir et à
fortiori si c'est pour un de ses enfants ! Je ne connaîs personne ayant autant de
détermination.
Pelo "bouffait la vie",yeux, oreilles et bouche grands ouverts.
Personne ne peut dire aujourd'hui POURQUOI Peïo est parti, personne n'a le droit de
s'inventer des "pseudo-vérités" pour justifier cette cruelle tragédie. Que je
n'entende surtout pas des mots comme fatalité, destin,
et surtout, surtout, ne me parlez pas de Dieu ou de religion car mon frère était comme
moi, cartésien...
Le temps apaisera au long terme notre peine, notre douleur, les larmes se feront moins
fréquentes peut-être mais mes parents et moi, nous nous coucherons et nous réveillerons
chaque jour avec à l'esprit notre fils et frère adoré.
Que je n'entende pas non plus le mot dépression tout à fait inapproprié! Trois jours
avant son décès il avait acheté le double CD de Brassens, le single de Noir Désir et
était venu dormir chez moi, nous avions mangé un bon confit de canard puis étions
sortis en bringue.
Pelo avait plusieurs passions dans la vie, la famille, le sud-ouest, les copains, le
triathlon, le cinéma, les filles, la musique...
Il rêvait des "jeux", d'une double carrière, à la fois sportive et
économique! Il n'aura pas eu le temps, il avait seulement entamé la première des deux.
Quand je pense qu'on lui a dit il n'y a pas Si longtemps "Tu as le temps..."
concernant certains grands rendez-vous du triathlon auxquels il aurait tant aimé
participer! La preuve que non ! Les choses vont si vite, le temps nous file entre les
mains et avant qu'on ait le temps de dire OUF! Il est déjà trop tard.
Je peux vous dire que j'en avais pris des claques mais là ça dépasse tout ce que l'on
peut imaginer. Alors maintenant il faut aller de l'avant, car même si c'est toujours plus
dur pour ceux qui restent, il faut savoir la chance que l'on a d'être encore là.
J'aurais donné ma vie pour celle de Peïo si seulement j'avais pu, mais je suis là et il
faudra en être digne. J'espère que vous, qui me lisez, réalisez ce qu'est l'essentiel
et que vous ne vous égarerez jamais trop du chemin... Prenez soin de vous et des êtres
qui vous sont chers, ne laissez pas le temps s'échapper pour laisser place aux regrets
(tout triathlète que vous êtes, il court plus vite que vous!).
Petit PEIO,
Comment accepter que TOI tu ne fasses plus partie de nous. On te connaissait tous plus ou
moins bien mais de par ton nom "cassou", disait-on, ou de par ton caractère,
tout le monde voyait qui tu étais.
Tu nous as quitté trop tôt, trop brutalement. Je dis "petit" car pour moi tu
as toujours été le petit frère, ensemble on était bien. Nous avons d'abord arpenté la
France pour aller sur les cross puis petit à petit tu m'as menée vers le triathlon.
Tu m'as aussi ouvert les portes de Boulouris, les jours là-bas ne sont pas toujours
faciles, tu en as fait l'expérience toi-même. Mais que ce soit pour l'entraînement ou
pour les compétitions, je te promets de toujours donner le meilleur de moi-même.
Tu vas me manquer Peïo comme à beaucoup je pense. Tu étais mon compagnon
d'entraînement préféré, mon petit frére et mon confident adoré. Il va falloir que
j'essaye de trouver quelqu'un qui puisse tenir tous ces rôles mais je crains que cela ne
soit pas possible. On se comprenait trop bien, souvent des paroles n'étaient pas
nécessaires, juste un petit regard suffisait à ce qu'on sache ce que l'autre ressentait.
J'espère que là où tu te trouves maintenant, tu te reposes sereinement. Nous, nous
continuons à nous entraîner et à être fort pour toi, comme tu l'aurais été, j'en
reste persuadée.
Nous t'aimons tous.
Anaëlle
Peïo,
Ce qui m'a plu tout de suite chez toi Peïo, c'est ton côté "entier', atypique, un
brin caractériel... en bref les composantes qui font d'un athlète qu'il puisse atteindre
le très "haut-niveau", tu m'avais charmé par tes qualités physiques, ta
motivation.
Les athlètes du pôle de Boulouris auront toujours quelque part une part te revenant dans
leur investissement. Le souvenir indélébile que tu nous laisses rejoint celui de Serge
Lecrique, enlevé de façon précoce lui aussi.
Pour toujours au fond de mes pensées.
A plus tard, l'artiste.
Tu me manques, Peïo...
Pierre Houseaux (Entraîneur National)
Tu as laissé dans nos esprits un vide, rempli de sincérité,
d'exception, de "rochers" et de bonne humeur qui resteront éternellement
gravés dans la mémoire de ton groupe de Boulouris.
Pôle France de Triatlon de Boulouris
En tant qu'entraîneur il aurait fallu être aveugle ou stupide pour
ne pas voir le talent dont il était pétri.
Mais ses qualités allaient bien au delà du domaine sportif, son intelligence et sa
façon particulière de dire
et de voir les choses en faisait quelqu'un de très attachant. Même si c'est un lieu
commun de dire qu'il va nous manquer, ce sera effectivement le cas.
Laurent Chopin (Beauvais Triathlon) |