![]() |
||
Le club de triathlon d'Echirolles
est l'un des plus |
||
Samedi
matin, 10h30, un petit bout de femme de 19 ans sort de la piscine d'Echirolles après son
entraînement matinal, tout sourire : «Salut, je m 'appelle Anaëlle, on s'installe ici ?
». Et c'est là, sur une petite rotonde de béton que s'engage la discussion. |
Elle est très physique,
puissante, dotée de beaucoup de volonté et d'un super état d'esprit. Anaëlle est de
plus très ouverte, à l'aise avec tout le monde». Et pas rancunière car sa non
sélection** pour les Championnats d'Europe junior est subjective, pourtant elle en parle
sans aigreur: «En individuel, il y avait trois places et je me classe quatrième. Mais
dans la compétition par équipe, la quatrième fille retenue termine douze minutes
derrière moi. C'est un choix par souci de cohésion parce que je suis sortie trente
secondes derrière les premières après la natation». Elle est juste consciente qu'il
lui faut encore s'améliorer. Néanmoins, sa progression est fulgurante et s'appuie sur une détermination sans faille, simplement parce qu'Anaëlle aime l'effort, comme elle nous l'explique: «J'ai besoin de me dépenser, d'en baver. Quand je termine l'entraînement, je sais pourquoi je suis fatiguée. Pour revenir au ski, c'est un élément qui me manquait aussi, j'avais l'impression que je pouvais en faire beaucoup plus». Comment pourrait-il en être autrement alors qu'elle s'entraîne dorénavant à douze reprises par semaine, cinq fois en natation, trois en course à pied et quatre en cyclisme. Quantité et différences, «ce ne sont pas les mêmes muscles qui travaillent dans ces trois disciplines, il est plus fatiguant de courir que de nager par exemple où le coeur monte moins en terme de pulsations et où le travail est plus technique, plus en sensation, tu sens l'eau dans tes mains. Et puis varier les plaisirs est très agréable, d'autant que tu peux substituer une discipline à une autre en fonction de l'envie et de la forme du moment, |
ce qui évite la lassitude»
reconnaît celle qui estime que toutes les conditions sont réunies à l'AL Echirolles
pour la pratique de ce sport, même si la quête du haut niveau pourrait un jour l'amener
à changer d'air, vers un centre d'entraînement fédéral, sur la route des Jeux
Olympiques 2004 ou 2008. Sa première compétition, Anaëlle l'a courue, à Echirolles,
par équipe: «Je n'avais jamais été aussi stressée, mais cela s'était très bien
passé. L'ambiance était excellente, très solidaire car pour tous c'était très dur
alors on s'est serré les coudes». Depuis, elle engrange de l'expérience, course après
course, autant qu'elle valide les progrès réalisés : «Avec le bon travail effectué
cette année, je sors bien en natation. Ensuite, j'essaie de garder l'écart en vélo,
voire de l'augmenter. A la fin de ce deuxième passage, je mouline plus qu'avant pour
préparer la course à pied, car cette transition est la plus difficile, les jambes sont
dures et raides et récemment j'ai chuté pour n 'avoir justement pas anticipé sur cette
notion. Enfin, je fais ce que je peux sur le dernier relais, en gardant à l'esprit que
cela ira de mieux en mieux au fil des courses». Plus débutante, pas encore experte, Anaëlle Péri est taillée pour porter haut les couleurs du département, même si pour la suivre mieux vaut attendre qu'elle s'arrête... sur le bord d'une piscine, comme ce samedi matin. Christian
Lacroix * Les deux disciplines sont réunies au sein du club d'Echirolles |