Anaëlle Péri et le triathlon

À siroter un Coca ou une bière au coucher de soleil sur la terrasse du resto qui surplombe la plage, à observer les triathlètes bavarder, peu pressés de remballer leurs affaires après le dernier grand rendez-vous compétitif, on pourrait se croire à Hawaii ou Tahiti. C'est à peine Si l'on sent le fond de l'air se rafraîchir tant l'ambiance est chaleureuse et... relaxe. Les signes de détente ne trompent pas. Sydney passé, l'intense saison 2000 est bel et bien finie, et les meilleurs effectifs du triathlon français sont heureux de se retrouver au grand complet (à l'exception de nos ambassadeurs à Sydney) pour une dernière remise de prix par équipes, avant d'entrer dans une hibernation bien méritée.

Les clubs à l'honneur
L'exercice du contre-la-montre par équipes lors de cette Coupe de France des clubs est particulier et oblige les athlètes à faire preuve de cette vertu quelque peu sous-développée dans le triathlon qu'est l'esprit d'équipe. Alignant jusqu'à cinq athlètes au départ, le temps des trois meilleurs au finish compte.

L'art consiste à viser l'homogénéité du groupe tout en se partageant au mieux le travail, de laisser son ego au placard quand on se fait pousser dans le dos par meilleur coureur que soi, ou encore de contrôler son effort pour ne pas faire exploser le troisième homme, ou la troisième fille, dont la performance déterminera le résultat au finish.
Le parcours était tout sauf reposant, selon la volonté de l'organisateur de proposer du vrai triathlon, ancien style. Pour l'avoir testé lors des deux précédentes Coupes de Lorraine, Didier Mathis est convaincu de son choix. Le but est de faire gagner l'équipe la plus homogène, et non celle qui aligne le meilleur cycliste.
Parmi les 75 équipes alignées, Beauvais, sans surprise, s'est montrée la plus forte, côté hommes comme côté filles. Philippe Fattori, Stéphane Poulat et Sophie Delemer ont pu faire preuve de leur forme olympique (au propre comme au figuré) pour réussir le doublé, pour la première fois dans l'histoire du club entraîné par Laurent Chopin. Peu importe finalement que l'éternelle rivalité qui les oppose à Poissy ait quelque peu été faussée lors de cette édition 2000, pour cause d'absence olympique d'Olivier Marceau et Carl Blasco.

Côté féminines, Beauvais n'a pour le moment rien à craindre malgré l'absence de Christine Hocq, Sophie Delemer a su tirer ses coéquipières pour terminer à quatre, quel luxe -avec trois minutes et demie d'avance.
On remarquera également l'irrésistible ascension de l'AL Échirolles, club qui mise sur le développement à long terme plutôt que sur une politique de stars disputées à coups de transferts aux autres formations. Septième, puis cinquième, l'équipe féminine monte cette année sur le podium, et les hommes, traditionnellement moins forts dans ce club, se hissent (avec un junior, et un cadet !) à la septième place, ce qui leur vaut l'excellente troisième place sur le podium en classement mixte !
Quant à la saison 2001, les jeux de transferts entre clubs viennent de commencer, et dans la discrétion. Poissy semble envisager deux changements côté hommes comme côté féminines. Beauvais, lui, pourra compter sur le renfort de Samuel Pierreclaud.

Finir en beauté
Epinal Coupe de France des clubs 23 septembre 2000 Sprint par équipes 750m-23km-5,2km	Texte et Pbotos de Michaela Findeis Avant de mettre les maillots de compétition au placard, l'élite du triathlon français a défendu les couleurs de leur club lors d'un dernier grand rendez-vous à Épinal.
Les Echirolles girls en route vers le bronze.